Monday, 7 July 2025

Sardaigne

Au départ, j'avais considéré rester chez moi les deux semaines de vacances. J'en avais ras le plan-plan de partir seul. Mais Mariska, en quelques phrases subjectives, à réussi à me convaincre de partir "à l'aventure". Et avec raison, parti je suis.

drapeau sarde

En racontant à Roberta, la prof de Pilates, et à sa fille Sabrina, elles m'ont donné pleins de tuyaux pour passer un bon séjour à Orosei. C'est la destination que j'avais choisie pour les quelques jours que j'allais passer en Sardaigne. Une destination qui m'est venue en parlant à Océane et Pierre qui étaient partis à Madère quelques semaines plus tôt. Je sais, rien à voir.

J'avais tout organisé pour une fois, histoire de pouvoir profiter pleinement une fois arrivé. J'avais réservé un hôtel à Orosei et loué une voiture pour mes déplacements. Je suis arrivé en fin d'après-midi et j'ai pu récupérer ma voiture immédiatement. Départ pour Orosei. Enfin, après avoir ventilé la voiture, sinon je rôtissais sur place.

La voiture de location, une MG3 de 2011

Cela fait un certain nombre de voyages que je ne vis plus trop ce sentiment de dépaysement que j'ai eu pendant beaucoup de voyages. Peut-être parce que je me suis habitué à changer d'air, ou parce que je suis devenu blasé. Mais je vis dans l'instant et le pays présent. Je suis en phase avec ce qui se passe.

La Sardaigne, ou du moins Orosei, comme je les vis, sont une version miniature et décontractée de l'Italie, mais ne dites surtout pas ça à des Sardes, malheureux ! Je suis serein à tout moment et en confiance avec le monde sarde. Les sardes sont aussi fort sympathiques pour la grande majorité avec lesquels j'ai pu avoir un contact.

un indigène

J'étais parti pour faire de la randonnée et observer des oiseaux. Je n'avais pas compté sur les températures estivales que j'allais subir. J'avais bien regardé ce qui allait venir, mais le site que j'ai trouvé m'indiquait des températures plus basses que ce qu'elles sont dans l'île. Du coup, après ma première nuit d'hôtel sur un matelas plus dur que chez moi auquel je me suis maintenant habitué, je suis parti pour une randonnée.

Après une brève recherche sur internet, je suis tombé sur Cala Fuili, petit crique proche d'une localité isolée par un col et un tunnel routier mais accessible par la mer. Le golfe d'Orosei est une merveille naturelle en soi. Rien qu'en arrivant en-dessus de la plage-crique, j'ai été émerveillé par les eaux turquoises qui longent une côte restée très sauvage. Le but était d'atteindre Cala Luna, à quelques kilomètres plus au sud. Une fois descendu dans la crique-plage il fallait remonter de l'autre côté pour longer le bord de mer. Trouvant un autre sentier, je suis parti en avant, suivi par un couple de randonneurs anglophones qui n'étaient pas non plus très sûrs d'eux. Plus loin nous avons d'abord dépassés, puis avons été interpellés par un couple de randonneurs probablement italiens. Tout le monde avec uniquement Google Maps comme unique outil de navigation, étions dépassés.

Vue depuis le haut de Cala Fuili

Il faisait frais dans cette première partie de la balade, car nous étions dans un canyon et souvent sous la couverture d'arbres. Mais ce n'était pas le bon chemin. De retour à la crique j'ai fini par trouver d'où part le sentier que je voulais emprunter. Après une brève analyse qui m'avait retourné des informations principalement contraire à ma décision suivante, j'ai décidé de m'engager, quitte à faire demi-tour avant d'atteindre la mystérieuse Cala Luna. Par la suite j'ai appris qu'il pouvait être dangereux de s'aventurer seul à pied sur ces sentiers très peu balisés et qui continuent sur des kilomètres. Les treks se font principalement au printemps et souvent avec un guide.

Canyon Codula Fuili

Bref, j'y suis allé, j'ai vu, et je n'ai pas vaincu. Il faisait vraiment très chaud sur le haut de cette côte du golfe, car c'était directement exposé au soleil. J'ai probablement aussi choisi une des journées les plus caniculaires et j'étais déjà un peu fatigué. Mais j'ai pris la route, j'ai suivi l'appel de la lune. Je n'avançais pas bien vite. D'abord il y avait une soixantaine de mètres de dénivelé qui m'ont parus sans fin. Ensuite c'était relativement plat sans être franchement plat, comme tout bon sentier. Quelques centaines de mètres me faisaient l'effet d'un kilomètre ou plus et j'avais l'impression de ne pas bouger. J'avais au moins assez d'eau avec moi, mais pas grand chose pour me rafraîchir le corps. La chaleur m'a frappé au moment de remonter d'une crique inaccessible pour moi dans l'état courant. J'avais décidé de m'arrêter à cette crique à peu près à mi-chemin de ma destination précédente car il fallait en finir. Le sentier qui n'en était pas vraiment un descendait raide et pas toujours très facile à suivre. À environ 10 mètres sur mer, littéralement, je ne voyais plus comment continuer sans me casser des os. Le plus frustrant était d'entendre les voix des touristes qui y étaient venus par les eaux.

Le sentier de Cala Fuili vers Cala Luna

La remontée vers le sentier officiel m'a fait l'effet d'une climatisation dont j'étais le rejet d'air chaud. Je pense qu'à un moment j'ai dû produire du froid, tellement je chauffais. Le retour était encore plus dur, car j'avais des bouffées de chaleur. J'ai pu utiliser mon tour de cou en le mouillant pour me rafraîchir la tête et ma chemise pleine de transpiration me rafraîchissait un minimum, mais de loin pas suffisamment.

Pendant toute la durée du trajet, un incessant concerto de cigales des arbres m'a accompagné. Au début c'était agréable, mais dans les moments plus difficiles, il me semblait qu'ils se foutaient joyeusement de moi, tout en mettant en avant leur grande capacité à vivre dans ce climat. Lors de ma visite à Biderosa, j'ai finalement pu en observer de très près, voire même de trop près quand les bestioles se projetaient contre moi. L'un s'est suicidé en se posant sur le pneu de mon vélo alors que j'avançais lentement en marchant à côté.

Cigale des arbres

C'est seulement quand j'ai commencé à entendre des bruits de bateaux relativement proches et ensuite des voix que j'ai commencé à me relâcher en pensant m'immerger dans l'eau salée de la Méditerranée. Mais pas avant quelques petites montées qui m'avaient parues bien moins difficiles à l'aller.

C'est finalement submergé entièrement dans l'eau pas si fraîche que mon corps a pu reprendre une température acceptable. 

Dans les eaux turquoises de la Méditerranée

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